meduz' blog

12.8.05

Le spectateur du milieu.

Après-midi en ville. Temps au beau fixe.

J'entame la rue de la Montagne, piétonnière et commerçante. Les gens déambulent. A peine vingt secondes de marche et une fine pluie se met à tomber. Un peu d'eau certes acide et pollué, mais juste "un peu d'eau". Soudain, le temps se fige. Je ne m'arrête pas de marcher, mais mon cerveau vrille totalement sur l'incompréhension de la situation. Est-ce réel ? Devant moi, derrière aussi, la plupart des gens rentrent tous dans les magasins ou s'abritent dans les recoins où ne tombent pas la pluie. Damn chiotte ! Qu'est-ce que c'est que ces dizaines de loques ? Certains poussent même des petits cris, beaucoup courent carrément !

Apocalypse, famine, attentat : il pleut ! Je continue de marcher, stupéfait.

La pluie tombe alors avec une grande force. Rapidement, les derniers rares marcheurs se mettent aussi à l'abri. Je suis seul à continuer sous le déluge. Double stupéfaction ! De leur abri anti oxyde de dihydrogène, ils sont des dizaines à me regarder. Qui est ce dernier inconscient sous la pluie ? Quelle bête de foire ! J'hallucine totalement !

Je m'écarte de la rue de la Montagne, sa traversée ne constituant qu'une portion de mon trajet. Ailleurs, partout pareil : tous sous les abribus ou les porches des habitations. Certains dans leur voiture, immobile. Ha ! Miracle ! Une dame sous un parapluie, et une autre avec son petit garçon.

Cinq heures après, je me demande toujours comment une telle masse de personnes peut craindre la moindre goutte de pluie. Ils se sont tous rués en masse vers l'intérieur. Incroyable ! C'est à la limite du coup monté ou du bluff. Spectateur d'une scène totalement incompréhensible, je suis devenu acteur de sa deuxième phase : un fou au milieu de la pluie. Peur d'abîmer leur "beaux vêtements mis spécialement pour aller se montrer dans la rue principale de cette ville miteuse" ? Simple bétise ? Bande de nouilles ? Peu importe, j'en reste sans voix.