meduz' blog

19.6.05

Trou !

Hop, déclic, tilt ! Et surtout pic car, hargneusement, un moustique vient de m'empaller la moitié du coude gauche, réveillant la réaction la plus primaire qui sommeille dans les tréfonds de l'organisme de l'internaute lambda : mettre à jour son blog, afin de toujours mieux faire perdre du temps à la poignée d'âmes errantes qui y auront atterri...

Après le trou dans le bras, le trou dans le fromage...

J'aime pas le fromage : ça pue mes pieds ; à l'exception du gruyère, sauf qu'il a des trous. C'est con, un trou : vide et inutile, il prend la place du gruyère pour que j'en mange moins. Tiens, c'est même méchant, pour l'occasion, un trou.

Aux alentours de la mi-avril, je me suis rendu compte qu'il était devenu impossible d'en trouver un bloc (de gruyère, pas de trous) en magasin. Damn chiotte ! Quoi ? Ouais, on vend du gruyère, je sais, mais atta, oh p'tain ! Je disais donc, bla bla bla gruyère, mais seulement sous l'appellation emmenthal. Et c'est là toute ma solide nostalgie du fromage troué qui se voit perforée... un peu par ma faute, puisque je n'ai entretenu le culte du gruyère ces derniers-temps, pas même en grignotant un gramme de trou. Bref, que dalle ; rien du trou (hum !).

Question biscornue du jour : pourquoi emmenthal, et pas gruyère ? Et que les fondus (ha ha !) de gastronomie m'interpellent si je me trompe.

La raison est simple: si ce n'est pas appelé "gruyère", c'est parce que c'est pas du gruyère, mais de l'emmenthal. Le consommateur a été trahi pendant des années. Le gruyère est une catégorie de fromages qui englobe aujourd'hui l'emmenthal, le comté, le jura et le beaufort, tous issus du district suisse de Gruyère, canton de Fribourg dont le chef-lieu se trouve à quatre kilomètres d'une petite ville appelée Gruyère, elle-même située à moins de dix bornes d'un lac qui s'appelle Gruyère, nom prêté depuis 1762 en territoire francophone, par l'Académie Française, au fromage suisse également fabriqué en Bretagne. Une région de percés (glops !), suffit de voir ce qu'ils me font écrire... Ils vivent gruyère, pensent gruyère, mangent gruyère et prient gruyère !

Finalement, la question qu'il aurait logiquement fallu se poser dix ans auparavant, "pourquoi gruyère, et pas emmenthal ?", aurait permis à un jeune garçon d'au moins connaître le nom correct du seul fromage qu'il aime...

Et pour encore plus de culture fromagère, Gruyère et La Maison du Gruyère vantent les bienfaits culinaires du cultissime bloc de trous, tout comme le SIGF (Syndicat International du Gruyère Français).